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Le blog de JBB
21 février 2011

Un article passionnant !!! (haha) (dBD51)

CaptainSwing1_01102004

En ce début d’année, une revue de bande dessinée propose son deux-centième numéro [de la troisième série portant ce titre] dans l’indifférence la plus totale. Cap’tain Swing n’est pourtant pas un magazine comme les autres, c’est le seul survivant des légendaires pockets [ou encore petits formats] qui pendant des décennies ont connu un succès considérable auprès d’un lectorat qui comptait des centaines de milliers de passionnés. Certains de ces titres au prix de revient ridicule [papier de mauvaise qualité, auteurs payés au lance-pierre] se vendront à plus de 300 000 exemplaires, faisant la fortune de leurs éditeurs.
C’est en avril 1949 que l’hebdomadaire Vaillant a publié 34 [rebaptisé plus tard Caméra], suivi au mois d’octobre de la même année par Super Boy chez l’éditeur lyonnais Impéria. [Ex éditions du Siècle] La vague pocket devient vite ras de marée, s’emparant bientôt du marché de la presse des jeunes, la plupart des éditeurs populaires adoptant la formule. Impéria, Lug, Artima, Mon Journal, la Socièté française de presse illustrée, Sagedition, les Remparts, les éditions Mondiales, Ray-Flo, Edi Europ, Jeunesse et vacances... publient à tour de bras ces magazines bon marché tout au long des années cinquante à soixante-dix. Si Spirou et Tintin sont des hebdomadaires de bon ton, réservés aux classes les plus aisées, les pockets, avec leurs histoires en noir et blanc, font le bonheur des classes populaires. C’est par centaines que ces journaux à la parution mensuelle ou bimensuelle, aux couvertures bariolées et accrocheuses, proposent histoires policières, western, récits de guerre, aventures exotiques... parfois inédits, mais le plus souvent traduits de magazines italiens, espagnols ou anglais. Au cours des années 70, l’érosion des ventes commence à se faire sentir alors que la formule est adoptée avec succès par les éditeurs de récits destinés aux adultes dominés par Elvifrance. C’est au cours des années 80 que le marché s’effondre aussi bien pour les publications pour la jeunesse que pour les revues adultes. La bande dessinée populaire n’est pas morte pour autant, puisque le manga japonais s’apprête alors à conquérir la jeunesse.
En ce début d’année 2011, seul Cap’tain Swing résiste, probablement lu par quelques milliers de lecteurs nostalgiques, entretenant la flamme d’une formule éditoriale condamnée. Un prix élevé de 3,90 € [près de deux fois celui de Spirou] et un sommaire totalement composé de reprises permettent aux éditions Mon Journal de le maintenir en vie sous perfusion. Pour combien de temps ? Vieux nostalgiques ou jeunes curieux, si au détour d’un kiosque [on ne le trouve pas partout] vous apercevez la couverture rouge d’un Cap’tain Swing, ayez la curiosité de l’ouvrir et pourquoi pas la bonne idée de l’acheter. Vous accomplirez une bonne action.

Henri Filippini

capt_ain_swing

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